Le 26 novembre, soirée de la broderie tchouvache

Le 26 novembre est une fête internationale de la broderie tchouvache. Partout dans le monde, ce jour, nous parlons de la broderie tchouvache, un des éléments clés de la culture tchouvache. Nous commémorons Ekaterina Yefremova, née le 26 novembre 1914 et dont toute la vie illustre son engagement fort pour préserver et enrichir la broderie tchouvache.

En France, l’association Avan-T-garde a organisé une soirée pour mettre en lumière la broderie tchouvache. Galina Taïmasova et Olga-Ulpi Nikolaeva ont présenté l’histoire de la culture tchouvache et les symboles principaux utilisés dans la broderie tchouvache et puis ont chanté des chansons en tchouvache pour les invités du restaurant Chez Macha, un lieu très convivial, devenu notre point de rencontres et d’échanges réguliers.

Macha nous a gâtés avec une tourte selon la recette traditionnelle tchouvache : le khouplou. Merci Macha pour ce cadeau, ou comme on dit en tchouvache :  » Tavtapoutsch ! »

Au programme, nous avons eu aussi une leçon de tchouvache, pour apprendre à nos hôtes à se présenter en tchouvache, remercier et exprimer les sentiments (de l’amour avant tout). Un jeu-concours à la fin de la leçon a permit aux invités de bien mémoriser ces mots clés. Les gagnants ont eu comme cadeau des souvenirs de la Tchouvachie.

Galina Taïmasova a chanté les chansons qu’elle a composées et Olga-Ulpi Nikolaeva a mis en musique (plutôt moderne) les chansons traditionnelles, pour donner aux invités l’envie de danser.

Nous nous sommes beaucoup amusées et nous vous disons alors « Tépré tèl poulitchén », qui signifie en tchouvache  » A une prochaine rencontre ! »

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« Avan-i ? » Soirée de la culture tchouvache, 29 septembre, Paris

Les Tchouvaches sont un peuple turcophone ; ils représentent deux tiers de la population de la République de Tchouvachie, au sein de la Fédération de Russie. La capitale de la République tchouvache, Tcheboksary, est une ville de 470 mille habitants située sur la rive droite du fleuve de Volga. L’histoire des Tchouvaches est très riche, remontant à l’époque de la Bulgarie de Volga (VIII-e siècle) et plus loin encore, jusqu’à la fin du III-e millénaire av. J.-C. quand les ancêtres des Tchouvaches vivaient en Sibérie.

Venez découvrir cette culture et la seule langue vivante de son groupe (les autres langues sont disparues au cours des siècles) lors de la Soirée de la culture tchouvache à la Maison des Associations du 7e arrondissement à Paris, le 29 septembre 2015, de 18h30 à 21h30. Entrée libre.

Pétér Eïzine, poète tchouvache de la génération d’après dégel : «Le silence forge ma parole sur l’enclume de la tempe… »

Le recueil de poèmes d'Eïzin publié en 2003 par la Maison d'Edition Tchouvache, avec la postface par Atnér Huzangaï, «Le silence forge ma parole sur l’enclume de la tempe… »

Le recueil de poèmes de Pétér Eïzin publié en 2003 par la Maison d’Edition Tchouvache, avec la postface par Atnér Huzangaï, «Le silence forge ma parole sur l’enclume de la tempe… »

Guennadi Aïgui parlait de Pétér Eïzin ainsi : « Pétér Eïzin : né en 1943 au village d’Enehmet. Diplômé de l’Institut pédagogique d’Etat, il travaille aux Editions d’Etat. Il est avec son ami Aléxéï Attil, le plus important poète tchouvache de la génération d’après dégel. Comme tel, il a exercé une grande influence sur les écrivains des années 70 et 80 ». (« L’œil des champs : Anthologie de la poésie tchouvache établie et présentée par Guennadi Aïgui, traduit sous la direction de Léon Robel ; Circé, Collection Unesco, 1996, p.288).

Voici une chanson par Alexandre Aïdarov du groupe « Taraï » en Estonie (il reprend un poème de Pétér Eïzine qui s’appelle « Je ne sais pas ») ainsi que le texte sur la poésie d’Eïzin par Atnér Huzangaï, «Le silence forge ma parole sur l’enclume de la tempe… »,  et un poème de Pétér Eïzin «Nous, nous sommes des gaillards» écrit en 1969.

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23 juin 2014. L’assemblée du Congrès National Tchouvache : pour le développement de la culture et de la langue !

Malheureusement, aucun membre de notre association ne peut pas participer à cette rencontre, mais nous envoyons nos salutations aux membres du Congrès :

Les Tchouvaches qui font partie de l’association française « Avan-T-garde » qui cherche à promouvoir la culture tchouvache saluent l’ouverture de l’assemblée du Congrès National Tchouvache.
Nous souhaitons à tous les délégués, réunis aujourd’hui comme une grande famille tchouvache, de pouvoir travailler fructueusement pour la consolidation de la langue tchouvache dans le monde entier. Nous voudrions vous dire :
Les Tchouvaches! Peu importe où nous habitons, notre langue maternelle reste toujours la plus proche, la plus chère pour nous. Rappelons-nous toujours de nos sources et soyons fiers de notre peuple! Vivons et travaillons pour son bien!

Salutations aux délégués du Congrès National Tchouvache de la part des Tchouvaches de l'association "Avan-T-garde", France

Salutations aux délégués du Congrès National Tchouvache de la part des Tchouvaches de l’association « Avan-T-garde », France

En tchouvache: 
Французсен «Аван-Т-гард» чăваш культурин пĕрлĕхĕнче тăракан чăвашсем ЧНК съезчĕ уçăлнă ятпа саламлаççĕ.
Эпир пĕрле пуçтарăннă мĕн пур çынна чĕлхемĕр хавалне çирĕплетес тĕлĕшпе ăнăçлă ĕçлеме сунатпăр.
Чăвашсем! Эпир кирек ăçта пулсан та, кирек ăçта пурăнсан та тăван чĕлхе пирĕншĕн чи çывăххи, чи хитри. Яланах хăвăр несĕлĕре ас тăвăр, хăвăр халăхăрпа мухтанăр! Уншăн ĕçлесе пурнар!

Et en russe:
Чуваши из французской ассоциации чувашской культуры « Аван-Т-гард » приветствуют начало открытия съезда ЧНК.
Мы желаем всем делегатам, собравшимся сегодня как большая чувашская семья, плодотворно поработать для укрепления чувашского языка во всем мире. И хотим сказать:
Чуваши! Где бы мы не были, где бы мы не жили, наш родной язык всегда является для нас самым близким, самым родным. Всегда помните свои истоки и гордитесь нашим народом! Живите и работайте для его блага!

Vasleï Mitta, poète tchouvache.

Le 5 mars 1908 naquit Vasleï Mitta, poète tchouvache. Sa vie était dure et passionnante à la fois.

Vasleï Mitta. Source photo : wikimedia.org

Vasleï Mitta. Source photo : wikimedia.org

Né dans une famille de paysans, Vasleï s’intéresse à la poésie russe et tchouvache dès son adolescence. En 1924 il entre au lycée professionnel (pédagogique) à Oulianovsk, la ville natale de Lénine (Vladimir Oulianov) où existait une grande diaspora des tchouvaches. Après avoir fini ses études Vasley travaille comme rédacteur et publie différents articles et des poèmes dans des magazines régionaux. Pendant quelques années il enseigne dans une école villageoise en Tchouvachie et travaille ardemment avec des membres de kolkhozes. A la fin des années 1920, il travaille dans la capitale de Tchouvachie, Choupachkar (en russe, Tchéboksary) dans diverses rédactions de journaux et de radio.

Pendant la première moitié des années 30, Vasleï participe aux expéditions ethnographiques et aux brigades de poètes. La plume est une arme très subtile aux fins politiques. Malgré sa participation à la construction de la société communiste sous le régime de Staline Mitta n’est cependant pas aveuglé et exprime son désaccord avec les apparatchicks. En 1937 il prononce son célèbre discours pendant la conférence de l’Union des écrivains tchouvaches, le bureau régional de l’Union des écrivains soviétiques, créé à l’initiative du Comité Central du Parti Communiste.

Dans son discours Mitta dénonce les répressions contre des jeunes spécialistes et critique les activités du conseil d’écrivains tchouvaches qui visent à éliminer la culture nationale tchouvache sous prétexte de la lutte avec le nationalisme contre-révolutionnaire. Voici un extrait du discours qui lui a coûté très cher : 10 ans de camps de Goulag, même si les accusations portées ne semblent pas être vraiment contre-révolutionnaires… « Je vous dénonce, camarades, […] que vous oubliez les aspirations les plus sécrètes de notre peuple libéré – de notre meilleur avenir. Que vous ne croyez pas au fait que notre peuple doué, avec d’autres peuples, intégrera l’ordre communiste, – où nous aurions le langage commun et la culture commune, – avec sa culture riche qu’il apportera au trésor du monde en tant que [composant] nécessaire, en tant que souvenir éternel de notre peuple : beau, inspiré par le devoir, travailleur et intelligent. Le peuple qui a été mis au niveau avec tous les autres peuples seulement grâce au parti de Lénine et Staline et à l’amitié de tous les peuples. Vous oubliez, camarades, que si nous n’avions pas de notre propre histoire avant la révolution d’Octobre – ce n’est pas de notre faute. Mais nous serons accusés si nous n’aurons pas de cette histoire après » (tiré du Lors les années tragiques : écrivains, journalistes et savants tchouvaches réprimés, rédigé en russe par Valeri Koshkine et publié à Tchéboksary en 2013).

En 1949 Vasleï est condamné une nouvelle fois et ne sera libéré qu’en 1954, après la mort de Staline. Il ne dénonce pas directement ses collègues qui sont restés pendant ces longues années au sein de l’Union des écrivains, mais reprend le travail comme consultant littéraire et finit sa vie en travaillant dans les magazines tchouvaches.
Vasleï Mitta est mort en 1957

Voici son poème « Chanson des Tchouvaches du Sud », qui est publié en français dans le livre « L’oeil des champs : anthologie de la poésie tchouvache établie et présentée par Guennadi Aïgui », Collection d’Unesco, Circe, 1996, ainsi que sa version originale, en tchouvache :

Chanson des Tchouvaches d’aval  
A peine si nous avons du bien à peine
et nulle foison d’or

Nous n’avons besoin de grand-chose
quand nos frères sont parmi nous

Beaucoup de choses cessent et il suffit de peu
Que comparer avec l’entente dans la vie ?

Ce que nous avons est pour tous
et ce dont nous manquons : moitié moitié !
Et comment pourrait-il en aller autrement, frères ?

D’en haut la prospérité arrose très rarement
Mais l’aise que nous avons ne périclite pas

Les meilleurs des fées – ménagement, modération.
Nous sommes vos protégés, espoirs et bonheur.

Que l’aîné partage son esprit, le cadet sa force
Homme, qu’un autre homme ne te soit pas de trop !

A toi, maison propre, maison fortifiée par un travail clair
Gloire, bénédiction, honneur, et tout ce qui est un bien.

Gloire et bénédiction dans les siècles des siècles
pour le pain du tchouvache salé par la sueur.
Анатри юрă
Ман пурлăхăм чух, пин ылтăнăм çук,
Нумай кирлĕ мар тăван пĕрле чух.
Нумай та пĕтет, сахал та çитет,
Тату пурнăçа элле мĕн çитет?

Пурри вăл — пĕрле, çукки — çурмалла.
Тата, тăвансем, мĕнле пулмалла?
Çӳлтен ĕрехет сайра пĕрĕхет,
Çапах иксĕлмест пирти перекет.

Ырсенĕн ырсемĕ – Управ та Тирпей,
Эсир пирĕн хунтă, шанчăк, телей.
Ăс патăр ватти, вăй патăр яшши.
Этем, этеме ан пул ытлашши.

Тивлет те сăвап, мухтав та пехил
Сана, ыр ĕçре хунан таса кил!
Мухтав та пехил ĕмĕр-ĕмĕрне
Тарпа тăварланă ыраш çăкарне!
(Source de la version tchouvache: http://chuvash.org/lib/haylav/print1271.html)

Inséparables de nous (Chanson de table tchouvache)

Inséparables de nous la charrue et l’araire
Inoubliables sont pour nous nos père et mère…
Nous ne quitterons charrue ni araire
Nous n’oublierons ni père ni mère…
[Il n’y a rien plus haut que Dieu,
Il n’y a rien plus cher que nos père et mère]

Vivants dans nos esprits parents et amis
Chers à nos cœurs sont voisins et pays
Buvons donc et régalons-nous encore
Vivons en bonne entente jusqu’à la mort.
(traduction est tirée du livre « L’œil des champs. Anthologie de la poésie tchouvache établie et présentée par Guennadi Aïgui », Collection d’Unesco 1996, p. 71). Les lignes en gras ont été supprimées du texte à la suite de l’interdiction de la religion lors l’époque de l’URSS. Aujourd’hui encore il sont souvent omises. Le Dieu dont il s’agit, c’est le Dieu de la religion tchouvache, différent de l’orthodoxie et de l’islam.
« Inséparables de nous » est souvent appelé l’hymne non-officielle tchouvache :

Алăран кайми аки-сухи! / Плуг-соха вечно в руках!
Асран кайми атти-анни! / Отец-мать вечно в памяти!
Аки-сухинчен уйрăлас çук, / С плугом-сохой не расстаться,
Атти-аннине ай манас çук. / Отца-мать не забыть никогда.
[Турăран-Пÿлĕхрен асли çук, / Старше Бога нет ничего,
Атте-аннинчен пахи çук. / Дороже отца-матери нет ничего.]
Асран кайми пĕлĕш-тантăш! / Знакомые-ровесники вечно в памяти!
Пуринчен пахи ял-йыш, пускил! / Всего дороже односельчане-соседи!
Ай ĕçер-и, ай çиер-и, / Не выпить ли нам, не поесть ли,
Виличчен пĕрле пурăнар-и? / До самой смерти вместе, не пожить ли?
Traduction russe vient du site webkind.ru

Une association pour la promotion de la culture Tchouvache

Le 23 septembre à Paris, France, la nouvelle association est née pour la diversité des langues et des cultures dans le monde. Cette association s’appelle « Avan-T-garde », avec un T pour la partie Tchouvache de son activité, car nous sommes là pour promouvoir cette culture et la protéger comme une valeur de la richesse culturelle mondiale.

Parmi nos objectifs – la mise en place des projets pour :

  • l’adaptation des textes de la culture tchouvache pour les faire connaître au public large,
  • l’organisation des événements pour promotion de la culture tchouvache (les chants, les danses, etc.),
  • l’organisation des échanges avec des personnalités de la culture tchouvache : des tables rondes, des conférences, etc.

Nous espérons que ces projets seront intéressants pour vous et nous sommes contents de vous donner plus d’informations sur notre activité. Contactez-nous au avantgarde.asso.tchouvache@gmail.com